Rencontre avec :
Bruno de DangerHouse

« Découvrir des nouvelles musiques, du nouvel art, c’est plus qu’agréable. C’est vital »

En pleine après-midi dépôts de flyers, je me suis retrouvée dans cette boutique qui m’a fait me poser 150 questions. Je me suis retrouvée envahie de pochettes de vinyles toutes plus stylées et originales les une que les autres. J’étais hyper intriguée par tout ce qui avait autour de moi, j’avais envie de tout toucher, mais surtout, de parler à ce monsieur qui se tenait derrière le comptoir.

En rentrant chez Paperboys je me suis posée devant leur webzine, pour voir ce qui avait déjà été un peu fait. Et en fait, on a déjà fait une carte sonore. En vrai, pas grave, j’avais trop de questions, j’avais trop envie de savoir comment il en était arrivé là, dans cette petite boutique, et l’histoire qu’il entretient avec les vinyles et la musique. J’ai tout de suite pensé que si moi et mon acolyte d’interview on pouvait venir en faire une ici avec Bruno, j’allais pouvoir faire profiter plein de gens de cet échange qui pouvait être croustillant.

J’ai donc envoyé un mail à Bruno. Il m’a répondu super vite. Une semaine après, on avait une date de prévue. Autant vous dire qu’on attendait que ce jour avec impatience.

 

 

« DangerHouse »… les connaisseurs de la culture musicale punk/rock on peut être la réf de ce nom. Pour ceux qui ne le savaient pas, comme nous, le nom de la boutique est un bel hommage au label californien des années 70.

L’année prochaine, ça fera 35 ans que Bruno partage sa passion dans cette boutique, il en connaît donc un paquet sur le sujet. On a direct commencé à parler de la longévité du vinyle face aux nouveaux modes de consommation de la musique.

Pour Bruno, le vinyle doit se défendre sur l’affectif. On aime le vinyle parce que c’est un bel objet, un objet même fascinant. Un vinyle ça devient presque un tableau, c’est une richesse incroyable pour la musique.

 

 

On a demandé à Bruno pourquoi il aimait autant la musique, on voulait savoir qui est-ce qui se cachait derrière cette passion. Etttttt, ce ne sont pas ses parents. Pas un vinyle dans sa maison d’enfance, incroyable. C’était son grand-père, qui était fan d’opéra. C’était l’oreille collée contre les murs qu’il profitait de ce qu’il allait transmettre à Bruno plus tard.

À l’âge de 12 ans, Bruno a eu son premier choc musical. Habitué aux musiques mainstream de la radio, il reçoit deux albums qui vont changer sa vision de la musique. The WHO et les Stooges. Ce tournant dans sa vie l’a poussé à chercher de la presse plus spécifique et plus curieuse de la musique punk/rock.

Années 77/78, les scènes punk/rock débarquent tout droit des US et de l’Angleterre et les Français se le prennent en pleine face. Un moment fort, on l’on peut s’identifier aux artistes, reproduire ce qu’ils font. Les artistes ne sont plus des virtuoses surhumains, mais des gens qui font de la musique techniquement plus accessible. C’est à ce moment là où Bruno s’est essayé à la guitare, il se sentait proche des artistes et de ce qu’ils faisaient.

On comprend qu’on est face à un gars qui s’y connaît, qui à son background dans la musique, on voulait donc trop savoir s’il y avait une anecdote ou un truc assez fou qui s’est passé pendant l’évolution de sa boutique.

Bruno nous dit que ce qui est assez fou pour lui c’est le fait que le nom de la boutique se soit internationalisé. Il voit régulièrement des artistes internationaux, qu’il adore, se rendre dans sa boutique. Il a pu accueillir par exemple des tout tout petits artistes genre thurston Moore de Sonic Youth, Henry Rollins, Étienne Daho ou Tobias Forge, le créateur de Ghost, tout petits, oui.

Petite anecdote, Bruno reçoit très souvent des photos de stickers, de tote bags ou de tee-shirts DangerHouse partout dans le monde ! On vous conseille d’aller jeter un œil ici, il y a des belles photos : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.4411111431198&type=3

 

 

En parlant d’artistes qu’il aime, on ne peut pas passer à côté du fait que Bruno a aussi un label. Il aime le définir comme tremplin, une aide pour des petits artistes qui ont besoin de soutiens pour aller plus loin.

À l’image d’un parent qui accompagne ses enfants dans l’apprentissage de la vie. Avec toutes les erreurs que peut faire un parent.

 

 

Pour les concerts, c’est pareil, il les aime petits, ceux on l’on peut voir la goutte de sueur sur le front de l’artiste, on l’on ressent toute l’énergie de la musique.

Bruno nous a d’ailleurs raconté avoir organisé quelques concerts entre 1992 et 2000. Encore une fois, on a ressenti l’envie qu’il avait de mettre en lumière des artistes qu’il aimait, de leur permettre de faire une date sur Lyon durant leur tournée.

Et quand on lui demande ce qu’il aime écouter, il nous avoue avoir d’abord été plutôt un intégriste punk rock, mais que le privilège de l’âge lui a permis de comprendre qu’« il y a des choses incroyables dans chaque style de musique. Il suffit juste d’y entrer par la bonne porte et d’avoir un bon guide. » C’est beau.

On vous conseille de passer à la boutique DangerHouse et de rencontrer Bruno, vous allez passer un bon moment, on vous l’assure !