Deuxième Vieillerie
Ce disque, je l’ai découvert à sa sortie et je l’ai probablement acheté grâce à la pochette. A cette époque pas si lointaine (enfin y’a 13 ans quand même, shiiiiiiiit), j’avais des cheveux plus (trop) longs, des fringues plus (trop) larges, de l’argent de poche et pas d’ordinateur. On est à Lyon et en plein boom Jarring. L’ADN d’High Tone m’a retourné comme beaucoup, Ez3kiel (qui n’a, passé le premier disque, plus grand chose de dub si ce n’est l’accointance avec le label lyonnais et ses têtes de gondole) me violente plus encore, Kaly Live Dub ne me passionne pas mais j’écoute quand même un peu et les compères de Meï Teï Shô sont mes dieux vivants : je fais de la tachycardie avant leur arrivée sur scène au Transbo, j’ai deux affiches dans ma chambre et leur musique reste toujours pour moi parfaitement unique, encore aujourd’hui. Quelque chose que je n’ai jamais retrouver nulle part. Et une transe sur scène que je n’ai jamais retrouvé non plus. Voilà pour le décor.
Parmi cette vague navigue Zenzile. Groupe que je connais moins, à part ce Totem que j’ai énormément squatté. Car ce disque apporte à mon sens une petite différence par rapport aux références dub françaises de l’époque. Il est simple et direct (entendre pas trop chargé), solaire et lumineux sur la plupart des morceaux et surtout, il s’en dégage une sensation ultra-organique. On a l’impression (peut-être trompeuse mais peu importe) que les instruments ne subissent que peu de traitement et sortent au naturel. Pas de sample, pas de fioritures, ce qui est bien agréable. De plus, une part non négligeable est laissée aux chansons, avec des refrains et des couplets, des morceaux où le côté dub est un peu moins présent (ce qui laisse déjà présager de l’évolution future du groupe d’ailleurs).
Même si on pointe ici ce qui les différencie de leurs comparses, les connexions se font : Sir Jean de Meï Teï Shô est sur le dantesque Axis of Evil, Raggi (sax de Zenzile) apparaîtra lui est sur le live du Meï Teï et le projet commun Zentone sortira un peu plus tard. Proches mais différents. Quoiqu’il en soit, ce Totem là garde une saveur particulière et réside parmi mes avatars (ou totems) d’une certaine époque. Un beau disque, qui ne m’a malgré tout pas fait poursuivre l’aventure Zenzile après l’album suivant, Modus Vivendi, dernier disque réellement emprunt de dub avant le changement de direction pris par un groupe qui avait sûrement besoin de varier les plaisirs.