Lumbago – Ninja Tools vol. 4

Disclaimer : Lumbago, c’est la famille, le sang de la veine. Donc si parfois on s’emballe un peu, c’est que c’est le corazon qui parle. Si ça se trouve, c’est juste deux boloss qui s’habillent en noir et gèrent un label rincé. Mais a priori non quand même.

Alexis Llorca & Clément Canzano sont les deux ninjas derrière Lumbago. Ils endossent le triple rôle de DJs, organisateurs de soirées et label managers. Ancrés à Lyon depuis plusieurs années maintenant, les ninjas ont su développer une identité et une esthétique fortes qui se retrouvent à tous les niveaux, que ce soit dans leurs sets, dans leurs fêtes et dans les sorties du label (mais aussi dans les visuels qui les accompagnent, concoctés par le très talentueux Antoine Coste).

Pour parler un peu d’actualité, elle se concentre sur deux fronts. Lumbago collabore en effet avec le collectif AudioCult pour proposer des soirées en « secret place », les Weird Weird World. L’équipe accueille chaque mois entre 200 et 300 ravers et nous ravie de bonnes ondes musicales et visuelles. Pour avoir eu le plaisir de me rendre à l’une d’elle, j’ai pu voyager aussi bien via le son (et sa qualité) qu’en me laissant submerger par les vidéos et animations complètement folles (dénichées sur des sites russes chelous selon nos informateurs). On ne peut que vous conseiller de vous jeter sur les préventes de la prochaine WWW qui a lieu le 21 mars pour partager, avec un public fidèle et bon enfant, un super moment dans l’amour du bon son.

Le deuxième volet, qui nous occupe particulièrement les oreilles en ce moment, c’est la nouvelle sortie du label qu’on a eu la chance d’avoir dans les esgourdes depuis un moment et entre les mains depuis une petite semaine. Cette huitième galette, « Ninja Tools vol. 4 », complète encore notre équipement de ninja avec des étoiles, des paires de sais, des shuriken, des kamas ou encore des doubles najatos. Un various de 10 titres qui s’apparente à une auberge espagnole dans laquelle tous les colocs seraient des prodos dingos. Car on y croise bien sûr du franzosisch (HdV, TC80, Steve Marie, Mmmh, Man/ipulate) mais pas que : Seqta est géorgien, Chaou-B marocain (et c’est le premier disque pour tous les 2), Robbenspierre et FRNK sont italiens et Bejenec, mon chouchou, est ukrainien. Un melting pot sur cire qui conjugue le rétro, l’underground et le pointu en restant, à mon sens, accessible.

Car il y a un bel équilibre au cours de ces 10 boulettes où l’on oscille entre house, breakbeat et techno. Ce que j’adore déjà dans cette sortie, c’est qu’hormis un voir deux titres, elle est fichtrement musicale et groovy. Moins de gros boom-boom darkos et plus de petits synthés intrigants, c’est ça qu’on veut ! On y trouve même des petits bruits d’oiseaux en ouverture sur le très cool track de HdV. Autre chose que j’ai apprécié, moi qui suis plutôt un aficionado du format album, c’est la cohérence et l’homogénéité de niveau entre les tracks : difficile de sortir des morceaux du lot tant la qualité globale est élevée.

Si on devait quand même citer nos préférés, on irait côté break avec les titres de haute volée de Seqta, Chaou B et Bejenec (déjà auteur du hit international « Eastern Crib »). Man/ipulate et Robbenspierre balancent eux des morceaux house, rétro à souhait avec un petit vocal bien méchant pour le « Back To The Beat » de l’italien. Deux tracks bien péchus comme on dit dans le milieu du ska-punk. Petit coup de cœur également pour le « NBT » de Steve Marie et son incroyable basse limite Madness au début qui s’enrobe magnifiquement de nappes de synthé au fur et à mesure.

Vous l’aurez compris, la nouvelle sortie des ninjas nous a séduite. Un conseil, récupérez direct les galettes sur leur Bandcamp avant qu’il ne soit trop tard (ou rendez-vous chez votre disquaire préféré s’il a eu le bon goût d’en abreuver ses bacs). Et rendez-vous le 21 dans un monde étrange étrange !