Merci l’Algo: Michelle Gurevich – Party Girl

Merci l’Algo, c’est une rubrique où l’on vous parle d’un artiste, un disque ou un morceau que l’on a découvert grâce à un algorithme. En gros, on se passe des blogs pointus, des forums spécialisés, du bouche-à-oreille, des potes, des disquaires et des concerts qu’on aurait pu voir pour embrasser l’espace d’un instant ce grand Satan déshumanisé.

Ce disque nous a surtout frappé car il est plutôt éloigné de ce qu’on écoute habituellement. Michelle Gurevich, sur son premier album autoproduit, chante une pop lo-fi envoutante et sombre. Quelques synthétiseurs, quelques guitares et sa voix grave et suave s’occupe du reste. Une musique d’autant plus profonde qu’elle est dépouillée et que les textes vous prennent par le collet et vous fixent droit dans les yeux.

« Pretty girl, put down your pants, come over here, I’ll show you how it’s done / I can dance, I can drink, in the dark, it’s all a trick »

Michelle Gurevich est née à Toronto de parents immigrés russes. Son père était un ingénieur dans l’ancienne Leningrad, sa mère une ballerine et ils lui parlaient russe, qui fut donc sa langue maternelle. Intéressée d’abord par le cinéma, elle s’est finalement penchée vers la musique, enregistrant dans sa chambre et constatant rapidement qu’il était beaucoup plus facile et bon marché d’obtenir un résultat décent dans cet art-ci.

« Aviva, Aviva, Come on let’s have a threesome […] Let this love be what it wants, It wants to be fucked up / Always been the story of two brunettes and a blonde »

Cet album a quelque chose d’assez désuet. Datant de 2007, on l’aurait bien volontiers daté d’une dizaine d’années auparavant. Les compositions sont souvent simples, faites d’accords de piano plaqués ou de guitares étouffées. La voix de Michelle Gurevich est accompagnée, parfois, de chœurs ou de lignes de synthétiseurs qui semblent emprunter à ses origines orientales. Les émotions que procurent ce « Party Girl » sont assez difficiles à décrire car sous ces abords sombres et plombant, percent parfois quelques rayons de lumière, comme des sourires discrets et contenus. Un petit truc genre « la vie est peut-être moche mais putain, y’a peut-être moyen d’en rigoler un peu, de cette merde, de cramer ça par les deux bouts ».