Depuis une bonne année, le jeune bordelais Thoineau Palis s’installe tranquillement mais sûrement sur le devant de la scène indépendante française sous l’alias de TH Da Freak. Régulièrement étiqueté « slacker » par la presse, en référence à son évidente obsession pour les guitares décontractées de Pavement, Superchunk, Sebadoh et autres figures d’un indie rock 90 fantasmé (Palis est né en 1993), il y a pourtant peu de fainéantise dans sa démarche; tout juste une certaine forme de nonchalance dans cette façon d’enchaîner l’air de rien les disques, sans trop de considération pour le M.O. habituel des maisons disques.
En une grosse année donc: deux albums, deux EPs et un tout récent double-album de faces B, tous parus sur le label Howlin’ Banana Rds. A chaque sortie, il affine les contours d’un univers foisonnant, ou des réminiscences de la pop solitaire et avant gardiste d’un R Stevie Moore viennent se frotter à des fulgurances fuzz typiques du garage rock californien ou des recherches de textures sonores rappelant la dream pop. Et sur scène, en formation à cinq, le groupe dynamite en toute décontraction le cadre de ses morceaux pour en proposer une ré-interprétation dopée qui fait systématiquement mouche.
Ce qui nous amène à Freakenstein, troisième album disponible depuis peu. Enregistré et mixé pour la première fois avec le groupe qui accompagne Palis depuis ses débuts, composé de morceaux écrits ces 3 dernières années et mis religieusement de côté, résultat d’une gestation bien plus longue et douloureuse qu’à son habitude, ce disque là a des allures de disque définitif, manifeste, et constitue la parfaite synthèse de l’univers d’un OVNI du paysage musical français, et la carte de visite idéale pour ceux qui le découvriront aujourd’hui.
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