8e étage déménage – de Lyon à Paris

Le site d’information lyonnais 8e étage quitte le 8e étage d’un immeuble lyonnais pour la Capitale parisienne.

Déménagement imminent, la rédaction de 8e étage a posé sa dédite pour mi-septembre. La dépendaison de crémaillère est prévue ce soir, vendredi 9 septembre, dans les locaux du journal situé à Lyon 8.

Un départ, qui ne laisse pas insensible leurs lecteurs lyonnais, qui se réjouissent tout de même de l’opportunité saisie. En effet, le site d’information indépendant prend son envol et se rapproche des structures de soutien aux médias libres.

« Les dossiers de financements sont compliqués à remplir, il faut souvent faire des allers-retours entre Lyon et Paris. De plus des conférences, auxquelles nous aimons assister, sont régulièrement organisées à Paris. Nos contacts professionnels et nos mécénats se trouvent également là-bas. Toutes ces raisons pratiques nous poussent à partir, » explique Maxime.

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Unique et atypique, 8e étage est un média web qui « différencie l’information de l’actualité ». La ligne éditorial se trouve à mi-chemin entre Vice magasine et le M du Monde. Les sujets, orientés internationaux ne doivent pas avoir été traité par d’autres médias, c’est une règle chez 8e étage.

Le journal revendique la liberté de la presse et rejette la main mise des grands groupes sur l’information. Pas de publicité sur le site, il est entièrement financé par ses lecteurs. L’abonnement, à prix libre à partie d’ 1,50 euro, à déjà réuni 950 lecteurs. Sur leur site, un curseur permet de régler le montant que le lecteur souhaite donner. 8e étage suit le modèle économique de Mediapart et de ses 130 000 abonnés.

« Si l’information est gratuite, c’est qu’il y a des annonceurs. L’information, c’est une entreprise qui vend un produit, il faut satisfaire ses clients sinon on les perd. »

8e étage, c’est l’histoire d’un journaliste qui voulait être clown-pompier quand il est né à Moutiers en Savoie. Étudiant en filière « S », il obtient 18 en philosophie et se lance dans des études de journaliste à Lyon. Un stage chez VICE et au magazine M du monde le conforte dans l’idée qu’il créera son propre média, non-traditionnel.

« Notre meilleur argument, c’est d’être 100 % indépendant. Quand on regarde ce qui se passe chez Canal + avec l’arrivé de Bolloré qui à le droit de vie ou de mort sur tous les journalistes de sa chaîne… ou le cas Libération qui est financé par la publicité faite par SFR. Pour une entreprise de presse ce n’est pas normal. Où est l’indépendance ? », confie le jeune journaliste.

Campagne d'information de 8e étage sur la liberté de la presse

Avec deux potes de promo, Maxime fonde 8e étage. Eux, quitteront le navire en moins de trois mois, de peur de ne jamais toucher de salaire. Maxime raconte que Fabrice le fondateur de Mademoiselle, aujourd’hui site féminin de référence, n’a pas pris de salaire pendant 7 ans. Ce que ce parcours lui à donné de la motivation.

Un jour, il reçoit le coup de fil de Benoit Jacquelin, sorti de la même école. Il propose son aide au projet de 8e étage.

« Depuis, nous travaillons ensemble et n’avons jamais partagé les mêmes bureaux. Benoit vit et travaille à l’étranger. Il s’occupe particulièrement de l’Europe de l’Est. »

En septembre 2015, un crowdfunding est lancé et récolte 17 OOO euros. La version du site web est modifié et plusieurs pigistes rejoignent l’équipe. Depuis la rentrée, l’équipe à lancé une campagne de communication sur les réseaux sociaux dans le but de se faire connaitre. D’ici 2017, 8e étage prévoit d’embaucher une troisième personne. Nouveau média deviendra grand.