Le paradis en rouge, bleu et jaune

Il y a de ça quelques années maintenant, le second article jamais publié par Paperboys et perdu à jamais dans les abîmes virtuelles fut dédié à Paradis et à cet EP où l’on trouvait notamment la Ballade de Jim empruntée à Souchon. Il y a quelques semaines, c’est un peu au hasard des internets et de la bonne volonté du Dieu Facebook qu’on est retombé sur le taf des parisiens. Merci au hasard, une fois de plus.

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Couleurs Primaires, c’est le titre de l’EP qui est sorti récemment et qui regroupe des simples, sortis un peu avant, et des inédits. Couleurs Primaires, ce sont trois titres originaux et deux remixes. Passons tout de suite sur ces derniers qui, s’ils sont loin d’être ratés, ont le malheur de durer bien trop longtemps pour ne pas nous ennuyer un peu (notamment celui signé du Pachanga Boy Superpitcher qui aurait gagné à durer 7 minutes au lieu de 15). Pour le reste, c’est du nectar divin et une réussite totale.

Bien sûr, on retrouve la touche Paradis. Des instrumentaux doux et lancinants, lumineux et suaves. Des voix simples et mélodiques, renvoyant à une pop désuète, avec toujours cette mélancolie qui semble acceptée, presque revendiquée. Le sublime Garde le pour toi en est sûrement le meilleur exemple avec cet amoureux éconduit qui pourtant paraît d’une résignation incroyable.

 

 

“Tout ce qu’on a de commun, garde le pour toi. Ce que tu feras demain ne dépend pas de moi […] Ce que tu seras demain encore me séduira. Je t’embête pas plus longtemps, chacun ses soucis, j’imagine que t’as la vie bien remplie. C’est sûr que t’as déjà de la compagnie, je comprendrais t’inquiète si tu m’oublies” 

Lu, ce texte paraît probablement ridicule. A l’oreille, pourtant, même le plus grand des colosses se souviendra de cette fille de 50 kilos sa cadette qu’il n’a jamais pu avoir… Et ses lèvres trembleront. Et sa voix trésaillera.

 

 

Sur une chanson en Français a lui clairement les deux pieds dans les 80’s. La boîte de nuit, les synthés et ce brin de trompette sont là pour nous raconter cette femme qui va chercher dans la chaleur de la nuit, cachée dans l’obscurité, à répondre à ses désirs “inconformes”. Paradis raconte finalement ces gens aux problèmes et aux sentiments que l’on a tous. Et demande simplement une chose: laissez-nous nous égarer, oublier ces conneries Laissez-nous la nuit. C’est là qu’on est le mieux. Laissez-nous juste ça, pour le reste on se débrouille. Le Bal des Oubliés ne dit rien d’autre.

Paradis sera au Transbordeur le 20 mars. On y sera pour oublier nos petits soucis, cachés dans l’obscurité.